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Procès du Mans - 12 décembre 2023 [Communiqué de presse]

Dernière mise à jour : 12 mars



Nous voici de retour au Mans. Il y a 20 mois ici-même, le tribunal a suivi la demande du ministère public et validé l’“association de malfaiteurs” pour le sauvetage de 7 agneaux, validant par la même occasion l’influence de la FNSEA sur des décisions d’État.


Aujourd’hui nous sommes convoqués pour entendre les plaignants. Une trentaine de constitutions de parties civiles, des éleveurs et lobbyistes de l’Élevage qui viennent se poser en victimes. Mais les seules victimes sont celles des éleveurs. Et elles ne sont pas au tribunal aujourd’hui. Elles sont massacrées chaque jour qui passe, dans une violence indescriptible. Une toute autre violence que celle dont on nous accuse, dont les “victimes” du jour sont en réalité les coupables. Les animaux sont si méprisés dans nos sociétés, que les gens en viennent naturellement à avoir plus d’empathie encore pour les égorgeurs que pour les égorgés… Des sociétés qui n’offrent aux animaux d’Élevage que deux alternatives : être une pièce de boucher, ou une pièce à conviction. Elles ne supportent pas de les voir libres. C’est la banalité du Mal de l’Élevage, une violence quotidienne, admise, invisible, minimisée, tolérée et silenciée.


Tout n’est qu’inversion. Vous refusez de voir les vraies victimes là où elles sont. Car cela remettrait en question toutes nos lois, le socle de nos civilisations. Et ce socle navigue sur un torrent de sang.


Tout n’est qu’inversion. La violence n’est pas dans notre camp. La violence, c’est le quotidien des plaignants aujourd’hui. Cette violence, celle subie par les animaux, nous la combattons, et c’est bien pour ça que nous sommes là, face à ceux qui l’imposent, et qui osent se placer en victimes pendant ces procès. Les véritables victimes restent complètement invisibles, comme elles le sont déjà au sens propre derrière les murs de béton et les barreaux crasseux des hangars concentrationnaires de l’Élevage.

Certains élevages veulent nous faire payer les systèmes de vidéosurveillance et les dizaines de milliers d’euros utilisés pour se barricader. Ont-ils vraiment peur de simples messages laissés sur leur murs ? Dans quels autres endroits retrouve-t-on un tel niveau de sécurité ? Les prisons. Mais ces prisons-là sont remplies d’innocents, condamnés à mort sans procès.

Ils paient des fortunes pour filmer l’extérieur des lieux, mais se couvrent d’indignation quand on ose filmer l’intérieur… Ce qu'ils appellent “agribashing”, c’est la vérité nue. C’est un voile levé sur des atrocités qu’on perpétue sur les uns tout en les condamnant sur d’autres. C’est la véritable Justice, pas une “justice” partiale qui donne des dérogations pour savoir quel meurtre est justifiable.


Tout n’est qu’inversion, on condamne et punit des personnes qui sauvent des vies, et on considère comme des victimes ceux qui en prennent… Nous risquons la prison pour combattre des criminels, pendant que les plus grands criminels de l’Élevage reçoivent la légion d’honneur.



Cette image vient d’un élevage de la Sarthe qui nous réclame aujourd’hui près de 50 000€. Devant une porte qui en appelle au fameux “bien-être” des animaux de cet élevage, des sacs entiers de bébés cochons déchiquetés… Et pourtant, pendant l’enquête, pas une seule mention de ceci, pas une seule question au couple d’éleveurs. Aujourd’hui ces éleveurs nous demandent chacun 2500€ de préjudice moral, et même de leur rembourser un caisson d’équarrissage renforcé, pour que l’on ne puisse plus voir les cadavres de leurs victimes… On se souvient très bien à quelle époque les condamnés creusaient leur propre charnier.

Alors aujourd'hui nous avons une question pour la justice de notre pays : à combien estimez-vous le préjudice moral de ces victimes de l'Élevage ?



Vincent Aubry, pour Animal1st - 12 décembre 2023


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