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Premier procès de Déméter - Coupables d'être animalistes

Dernière mise à jour : 4 janv. 2023



La cellule Déméter, c’est l’inédite collaboration assumée entre éleveurs, acteurs d’un secteur privé, et le ministère de l’Intérieur. Ministère qui donne ses instructions aux procureur·es, procureur·es qui autorisent toutes les procédures et réquisitions d’enquête contre les potentiel·les auteur·es, et qui travaillent sous son contrôle et sa hiérarchie. Il n’y a donc aucune séparation des pouvoirs ! Tout cela est donc totalement contraire à la constitution, et un signal plus qu’inquiétant pour la liberté d’expression. Les chiffres du ministère recensaient 14 498 intrusions en exploitations agricoles en 2019. La FNSEA elle-même déclare 41 faits antispécistes entre janvier et août de la même année. Si concentrer la répression sur moins de 0,3% des faits n’est pas un aveu terrible que la réelle ambition est idéologique et politique, alors que nous faut-il de plus ? L’« association de malfaiteurs » est donc un outil politique au service de la répression d’un mouvement de résistance animaliste qui n’en peut plus de voir avec quel mépris on traite ses revendications, non seulement éthiquement légitimes, mais qui conditionnent aussi toute la survie du vivant tel que nous le connaissons.

À l’article 6 de la loi Sapin II on peut lire : « Un lanceur d’alerte est une personne physique qui signale ou divulgue, sans contrepartie financière directe et de bonne foi, des informations portant sur un crime, un délit, une menace ou un préjudice pour l’intérêt général. » Les scientifiques sont unanimes. L’Élevage d’aujourd’hui réunit toutes les conditions pour en faire une bombe à retardement sanitaire : concentration, consanguinité, antibiorésistance, mutation, exportation… Triste ironie de nous voir comparaître pour des dégradations, alors que la plus grande dégradation, à un niveau inégalable, est celle causée par l’Élevage à notre planète. Et celle-ci ne partira pas en un coup de karcher… La planète entière est dans une situation d’urgence extrême, principalement à cause de ce que nous animalistes pointons du doigt, et la seule réponse de l’État à ce mouvement mondial de contestation est une répression totalement disproportionnée.

Si notre place n’est évidemment pas en prison, il n’est pas si illogique de voir des animalistes dans les tribunaux. Tel est notre rôle, combattant·es pour une justice sociale et universelle, de mettre cette société face à ses contradictions, challenger les institutions, et aller là où leur « justice » se décide, pour qu’elle change enfin. Et puisque les gens ne changent pas sans les lois, puisque les lois ne changent pas sans être attaquées, confrontons la « justice » à sa propre injustice, pour les victimes qui ne peuvent pas le faire elles-mêmes.

Protégez les animaux au lieu de protéger les éleveurs. Protégez les animaux au lieu de persécuter les animalistes. Protéger l’Élevage, c’est condamner les animaux.

Aujourd’hui nous allons être jugé·es coupables, d’être altruistes, empathiques, indigné·es par la violence gratuite. Nous allons être condamné·es pour le simple fait d’être animalistes, et d’avoir compris que la situation abominable des victimes requérait un activisme à la hauteur de ce qu’elles subissent : brutal. Révolté·es par l’injustice, nous voici devant la « justice ». En sacrifiant tout pour défendre les victimes, nous voici sur le banc des accusé·es. Et cette criminalisation abusive ne peut que renforcer ce sentiment d’injustice.

À croire que notre société n’a pas évolué depuis Descartes et son « animal machine ». Les autres espèces sont toujours considérées comme des « choses » que l’on peut voler à un propriétaire, et qui n’ont aucun droit propre et fondamental. Nous pourrions demander l’application de la qualification d’« animalicide volontaire » prévue dans l’article R.655-1 du Code Pénal. Mais elle est évidemment soumise à dérogation de toutes les pratiques qui tuent des animaux… Cette hypocrisie ne peut plus durer.

Nous venons aussi prendre la société à témoin sur le fait d’harceler et de condamner des citoyen·nes qui sauvent des vies et dénoncent un système criminel mondial qui nous met toutes et tous en danger.

Quel est ce monde où les seules alternatives proposées aux animaux affranchis de leur esclavage sont de finir sous scellé ou bien sous vide ? Ce monde-là, nous refusons d’y vivre sans rien tenter pour l’améliorer.

Collectif Animal1st – 28 janvier 2022

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